Jitter Room, a breakcore movie by Ruby My Dear & Lisa Chabbert.
Dans les campagnes dépeuplées, trois enfants transportent un cadavre entouré d’une bâche sale. Eux aussi sont sales, déguisés, et la morve coule de leurs nez…
…On ne sait pas d’où ils viennent ni où ils vont. Entre rite initiatique, procession mortuaire et jeux d’enfants, ils cheminent dans la boue. Les éléments et les corbeaux ne pourront empêcher les funérailles, ni même retarder l’heure du goûter.
A propos
Jitter Room est un film né du partenariat entre Lisa Chabbert, réalisatrice et photographe, et Julien Chastagnol, compositeur de musiques électroniques connu sous le nom de Ruby My Dear. Leurs pratiques s’entremêlent à la croisée de la fiction, du documentaire, de l’expérience sensorielle et du clip.
Breakcore prenant source dans l’electronica, le jazz, le hip-hop, la jungle ou le trip-hop d’un côté. Esthétique crue, noire, blanche et immersive de l’autre. En commun, une approche réaliste et sensible du monde et l’envie de raconter des histoires.
Les intentions:
«Julien est un ami, j’écoute sa musique depuis ses débuts, et faire un film ensemble nous paraît évident depuis longtemps. Nous avons choisi Jitter Room pour sa force narrative simple, celle d’une boucle mélodique évolutive, évocation pour moi d’une marche interminable, répétitive, d’un labeur. La structure du morceau comporte d’importants moments de calme où les actions et les plans pourront s’étirer, laissant place à une histoire singulière. Création musicale et audiovisuelle se nourriront l’une l’autre pour former ce film. L’histoire, c’est celle de trois enfants livrés à eux même qui se libèrent symboliquement de l’autorité de l’adulte. Leur trajectoire prend place au milieu de campagnes vastes et vides d’humains. Ils sont seuls avec leur mission, en proie à des éléments instables. L’enfance est une thématique qui m’est chère. C’est un temps d’apprentissage où le rapport à la mort existe. Mort à traiter sans drame, reprenant son caractère naturel pour se réintégrer au cycle de la vie, de sorte que dans cette histoire, la procession mortuaire est émaillée de jeux et d’une spontanéité enfantine, sans s’apparenter au morbide. L’ambiance sera crue, étrange et légère, avec une image propre mais brutale. Un noir et blanc, affirmé et granuleux, nous offre la possibilité de souligner des contrastes vifs, comme ceux de la musique de Ruby My Dear. Jitter Room s’est imposé à nous comme la rencontre – intime et créatrice – entre nos deux univers.»
Lisa Chabbert